Pyrale du buis: une réaction rapide s’impose
Les meilleurs traitements contre la pyrale du buis
Depuis 2010, la pyrale du buis sème la panique chez nous aussi. Elle a été introduite accidentellement depuis l’Asie et se propage à un rythme effréné. Le buis constitue, en effet, une plante très populaire dans de nombreux jardins et parcs. Les nombres observés augmentant toutefois partout de manière constante, les ventes de la plante ont chuté. Il est pourtant tout à fait possible de s’armer contre cette espèce exotique nuisible. Un constat précoce des dégâts et une lutte efficace permettent de garder l’invasion sous contrôle.

Foto © Didier Hermans
Constater les dégats
Reconnaître la chenille et le papillon

La chenille est reconnaissable à sa tête noire
et à son corps vert vif avec des verrues noires
et des stries longitudinales noires et claires
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Bien des problèmes peuvent déjà être évités si la présence de la pyrale du buis et de ses chenilles est détectée à temps. Le papillon est reconnaissable à ses ailes blanc nacré avec un bord brun et son corps blanc à tête et arrière bruns. Il existe aussi une variante rare, complètement brune. L'insecte a une forme triangulaire particulière et une envergure d'environ 4 cm.
Les chenilles de la pyrale du buis changent au fur et à mesure qu'elles grandissent. La jeune chenille est jaunâtre, tandis que les chenilles plus âgées sont d'un vert vif. Elles présentent une tête noire et sur leur corps, des verrues noires et des stries longitudinales noires et claires. Adultes, elles peuvent mesurer jusqu'à 4 cm de longueur.
La présence de chenilles et papillons peut aussi être trahie par d'autres indicateurs sur le buis même. Les chenilles tissent, en effet, des cocons de feuilles mortes pour pouvoir s'y transformer en chrysalide, puis en papillon. Les déjections vert grisâtre des chenilles peuvent également vous alerter.
A quoi les dégâts ressemblent-ils?
Plus les dégâts (et donc la présence de chenilles) sont constatés rapidement, plus la lutte a des chances d'être couronnée de succès. Les dégâts naissants sont toutefois quasiment invisibles, car les petites chenilles venant de sortir de l'œuf se trouvent sur le dessous des feuilles de buis. De là, elles raclent le mésophylle. On dirait ainsi que les feuilles présentent une surface irrégulière. Plus les chenilles grandissent, plus les dégâts sont visibles, car les plus grosses chenilles rongent aussi de plus gros bouts des feuilles. Il ne reste finalement que le squelette de la feuille de buis.
Quand constater?
Le moment idéal pour combattre la pyrale du buis, c'est quand elle est toujours à l'état de chenille. Il y a donc trois périodes cruciales où les dégâts peuvent être constatés. Tout d'abord en avril et mai, et éventuellement même déjà en mars si les températures dépassent les 10 °C. Les chenilles sortent alors de leur lieu d'hivernage et commencent lentement à se développer. Après cette période, elles se transforment en chrysalide, puis en papillon de nuit.
Une deuxième période où les dégâts sont clairement visibles, est celle des mois de juillet et août. Les papillons de l'ancienne 'génération' de chenilles - ayant attaqué les buis de mars à mai - ont alors déjà produit eux-mêmes des chenilles.
Au cours de la troisième période de dégâts - en septembre et octobre, on observe une histoire similaire. Les chenilles des mois d'été se sont entre-temps transformées en papillons et ont déjà donné leurs propres petites chenilles.
Approche
La pyrale du buis est une espèce exotique importée. Lors de son apparition en Belgique, on ignorait donc quels étaient les remèdes les plus efficaces. L'Instituut voor Landbouw-, Visserij- en Voedingsonderzoek (ILVO) et le PCS Recherche en Culture Ornementale ont donc étudié la pyrale du buis au moyen d'un test comparatif. Leur premier objectif était de trouver un traitement faisable, efficace et écologique pour chaque utilisateur.
Lutte préventive
Lorsque la présence de la pyrale du buis et/ou de la chenille est détectée, il est crucial d'agir au plus vite. Le choix de la méthode de lutte adéquate dépend tout d'abord du niveau d'infestation et de la quantité de buis infestés. Mais vu qu'il vaut mieux prévenir que guérir, quelques mesures préventives peuvent tout de même être prises.
De bons soins généraux - avec notamment suffisamment d'eau et d'engrais - du buis peuvent déjà accroître la robustesse de la plante. Il est aussi conseillé de contrôler la plante (quotidiennement) juste avant les périodes actives de la chenille. Si les chenilles sont détectées à un stade précoce, la lutte a plus de chances d'être couronnée de succès. Pulvériser des insecticides préventivement n'a aucun sens, car cela est mauvais pour l'environnement et peut générer une résistance.

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Lutte physique
Si les buis ne sont que légèrement infestés, il est possible de lutter physiquement contre les chenilles et les papillons. Une taille peut premièrement déjà aider, car les premiers foyers de chrysalides, d'œufs et de chenilles sont ainsi éliminés. Si la mutation en chrysalide a déjà débuté, cela est même la seule méthode pouvant encore enrayer la propagation. Il est essentiel d'emmener les déchets de coupe dans un sac fermé au parc de recyclage afin d'éviter que les chenilles s'échappent. Au parc de recyclage, le buis doit être placé dans les déchets de jardin à composter et non dans le bois de taille. Les déchets de jardin à composter sont, en effet, traités à une température élevée et la pyrale du buis a ainsi plus de chances d'être tuée.
Une deuxième solution consiste à retirer les chenilles et à détruire les toiles. Cette méthode exige toutefois énormément de travail et de temps et ne peut donc être appliquée que si la plante n'est infestée que par quelques chenilles.
Son efficacité a, en outre, été testée par le PCS, et il s'est avéré que la méthode ne constituait pas une bonne solution si toutes les chenilles et les toiles n'étaient pas éliminées. Le nombre de chenilles survivantes diminuait certes, mais pas suffisamment pour réduire les dégâts.
En complément de l'enlèvement manuel, on a aussi testé si un jet d'eau à haute pression pouvait éliminer les chenilles.
Cette méthode spécifique s'est cependant à nouveau avérée être inefficace. Une augmentation du nombre de chenilles a même été constatée.
Les dégâts causés par les insectes après un traitement au jet d'eau étaient donc considérables. Une méthode alternative consiste à aspirer les chenilles avec un aspirateur puissant, mais l'efficacité n'a pas été testée par le PCS.
En cas de buis lourdement infesté, une seule solution: couper la plante avec la terre. Ici aussi, les déchets de coupe doivent être jetés dans un sac fermé parmi les déchets de jardin à composter.
Lutte bIologique
On trouve actuellement sur le marché deux traitements biologiques pour combattre la pyrale du buis et l'efficacité des deux a été testée par le PCS. Il y a tout d'abord un traitement à base de minuscules vers ou nématodes (Steinernema carpocapsae).
Ces vers spécifiques attaquent les chenilles et les tuent. Il a déjà été prouvé en laboratoire que les vers étaient en mesure de tuer les chenilles de la pyrale du buis, mais l'effet dans le jardin n'a pas encore été prouvé. Cela a également été confirmé dans la recherche, car le nombre de chenilles a même légèrement augmenté après le traitement. On trouve deuxièmement sur le marché une préparation à base de la bactérie insecticide Bacillus thuringiensis.
Cette bactérie spécifique produit du poison Bt rongeant les intestins des chenilles et surtout des insectes. Ils ne peuvent ainsi plus manger et meurent. Dans le cadre de la recherche du PCS, ce traitement s'est avéré très efficace. Le nombre de chenilles a fortement diminué, tout comme les dégâts.
Chemische bestrijding
Lutte chimique
Dans le cadre de la recherche du PCS, ce sont les produits chimiques qui se sont avérés les plus efficaces. Un des produits testés était le Spruzit, à base de pyréthrines. Ce produit spécifique peut également être utilisé par les particuliers. Après le traitement, le nombre de chenilles survivantes correspondait plus ou moins aux résultats du test avec le poison Bt, mais les dégâts étaient plus importants. Des produits chimiques à base de Spinosad sont également disponibles pour le particulier. L'étude comparative du PCS a révélé que ce produit spécifique était particulièrement efficace. Le nombre de chenilles était ramené quasiment à zéro, ce qui limitait bien sûr énormément les dégâts. Des résultats similaires ont été obtenus pour les produits à base d'oxadiazine et ceux à base de méthoxyfénozide, mais ces traitements spécifiques sont réservés aux professionnels. Vous trouverez dans le tableau de la page précédente une vue d'ensemble de tous les traitements les plus efficaces. L'utilisation de traitements chimiques est sans aucun doute déconseillée en avril, car c'est alors la période de floraison du buis. Il est également recommandé d'alterner entre des insecticides avec une action différente si plus de deux ou trois traitements par an sont nécessaires.
"Il faut s’attaquer aux chenilles le plus tot possible"
Pièges à phéromones
Bien qu'on prétende parfois le contraire, les pièges à phéromones ne peuvent pas du tout être utilisés dans la lutte contre la pyrale du buis.
Le piège contient une substance 'appât' avec l'odeur de la pyrale du buis femelle, ce qui permet d'attraper les mâles. Cela démontre toutefois uniquement dans quelle quantité (alarmante ou non) la pyrale est présente dans le coin. L'ILVO et le PCS examinent, en revanche, si le piège à phéromones pourrait éventuellement servir d'instrument de contrôle.
Reprise
Le buis est une plante très robuste. Si on agit à temps, il est donc probable qu'il développe à nouveau des pousses. La reprise peut être stimulée en taillant la plante bien courte fin juin. Il faut ensuite bien veiller à ce que de nouvelles chenilles ne s'y réinstallent pas.
Alternative au buis
Pour ceux ne voulant tout de même plus de buis, il existe de nombreuses alternatives. Le remplaçant le plus évident pour le buis (taillé en une forme) est le houx japonais ou ilex crenata. Il n'est toutefois pas certain qu'il poussera aussi bien que le buis au même endroit. Pour être capable de remplacer un buis bas, on peut opter pour une plantation fleurie avec, par exemple, de la verveine, de la lavande ou de la marjolaine. Un buis haut peut être remplacé par une haie mixte avec du troène, de l'aubépine, du nerprun ou de l'érable champêtre.
Plus d'informations
Pour plus d'informations sur la pyrale du buis et la lutte contre ce fléau, vous pouvez vous rendre sur les sites de sosbuxusmot et buxuscare. Les données de lutte les plus adéquates sont communiquées chaque année via ces sites.